Chapter 81
1571mots
2022-10-21 04:47
81
- Pourquoi ton père était là ?
- Il voulait s'excuser d'avoir gâché mes vingts premières années. Et moi je m'excuse de t'avoir laissée seule pendant que je lui parlais. Mais je devais aller le voir pour qu'il s'en aille.

- Je sais.
Elle m'embrassa sur la joue mais j'ai pris son visage entre mes mains pour l'amener à déposer ses lèvres sur les miennes, ce qu'elle a fait. Après un chaste baiser du bout des lèvres, elle recommença, mais cette fois, avec plus d'intensité, et de passion. Un baiser dans lequel je pouvais ressentir toute sa peine et son angoisse des derniers jours, mais aussi tout son amour pour moi. Ses sentiments étaient confus, et je le comprenais parfaitement.
- Je suis désolée de ne pas avoir été près de toi aujourd'hui, s'excusa-t-elle après avoir interrompu notre baiser.
- Tu n'as pas à t'excuser. Repose toi maintenant, tu en as bien besoin. Je t'aime mon Amour.
Je lui embrassai le front et elle posa sa tête contre mon torse.
- Merci d'avoir été là pour moi aujourd'hui.

- Joyeux anniversaire, ma très chère amoureuse que j'aime du fond du cœur, murmurai-je, en embrassant Jess sur la nuque, plaquant mon torse contre son dos nu.
Je l'enlaçai en entourant sa taille de mon bras et elle se retourna après quelques secondes pour me faire face.
- C'est tellement niais ce que tu viens de dire, me sourit-elle encore à moitié endormie.
- Je l'avoue, mais tu ne peux pas m'en vouloir. C'est le matin et il est encore trop tôt pour réfléchir.

Je ponctuai cette phrase d'un bâillement très élégant.
- Et puis d'abord on dit merci, lui dis-je remarquer. Même si c'est niais.
Elle grimpa sur moi, collant son front au mien, et me remercia en chuchotant tout contre mes lèvres. Elle me regarda quelques secondes dans les yeux avant d'ajouter.
- Promet moi que tu n'as pas de cadeau.
- Comme si moi, j'étais du genre à t'offrir quelque chose ! lui souris-je en plaisantant. Le seul cadeau que je peux t'offrir c'est moi. Pour ton anniversaire, j'ai seulement prévu qu'on passe toute notre journée au lit.
Je lui souris et embrassai rapidement ses douces lèvres.
- J'accepte mon cadeau alors, me dit-elle, un sourire éblouissant sur son visage. Et avec grand plaisir, même s'il me vient de l'homme le plus prétentieux du monde.
- Prétentieux mais sexy ! ris-je.
- Qu'est-ce que je disais… marmonna-t-elle.
Elle m'embrassa langoureusement et avec beaucoup d'énergie alors que le soleil n'était pas levé depuis très longtemps.
Jess m'avait interdit de lui offrir un cadeau pour son anniversaire, et pour cette année, j'avais accepté. Avec beaucoup de mal, mais j'avais accepté. Elle s'était toujours sentie gênée que je lui offre des cadeaux, et je ne voulais pas qu'elle le soit aujourd'hui.
Elle allait beaucoup mieux ces derniers jours, depuis que nous étions revenu dans mon appartement il y a un mois. Je pensais que ça allait être le contraire, que revenir ici, dans le salon, allait être plus que douloureux, mais je m'étais trompé.
Deux mois et demi s'étaient écoulés depuis la mort de Fabien. Elle et Kelly faisaient des cauchemars pratiquement tout les soirs dans les premiers jours, mais plus les nuits passaient, plus ces mauvais rêves s'amenuisaient et devenaient plus rares.
Quant à celui qui nous avait agressé, nous n'avions jamais eu de nouvelles. Bonnes ou mauvaises. Il avait totalement disparu.
Jess a retrouvé le sourire, même s'il lui arrive parfois de craquer. Je lui ai fais me promettre de ne plus me mentir et de ne plus garder ses larmes pour elle. Bien que ce soit difficile de la voir pleurer, je préfère qu'elle le fasse. La voir s'effondrer avait un effet dévastateur sur moi mais je préférais qu'elle ne me cache plus ses émotions comme elle le faisait au début de notre relation.
Nous avons tellement avancé tout les deux en à peine quelques mois, que je me demande parfois si tout est bien réel. Nous avons traversé tellement d'obstacles, et nous nous sommes toujours relevés. Ensemble, tout est tellement parfait, et magique.
- Eh ! Tu m'écoutes ? m'interrompit Jess.
- Pas du tout ! lui souris-je.
J'avalai une gorgée de mon café brûlant et attrapai un pain au chocolat.
- Je vois ça, se renfrogna-t-elle. Je te disais que ce soir on mange chez ma mère.
- Oui je sais. C'était ce qui était prévu, non ?
- Je ne faisais que te le rappeler, c'est tout, me dit-elle en me volant le morceau de mon petit déjeuner que j'allais mettre dans ma bouche.
- Et bien la prochaine fois, arrange-toi pour ne pas m'interrompre dans mes pensées s'il te plaît, fis-je ironiquement.
- Ah oui ? Et je peux savoir à quoi tu pensais ?
Ses yeux me fixaient avec une pointe d'amusement et peut-être même de désir. J'ai frôlé le dos de sa main du bout des doigts, faisant courir des frissons le long de ses bras nus. Même après tout ce temps, son corps réagissait toujours de la même manière à mon contact, ce qui me faisait très plaisir.
- Je pensais à ce que je pourrais bien faire après ce petit déjeuner, lui mentis-je.
- Je peux te donner quelques idées si tu veux, déclara-t-elle d'une voix qui se faisait sensuelle et très sexy.
Sans rompre ce contact visuel très intense, je me suis levé pour faire le tour du bar et m'approcher de ma copine.
- Dis-moi. Après tout, c'est ton anniversaire, c'est toi qui choisis, ai-je dis en lui caressant doucement les joues, le sourire aux lèvres.
Je posai mon front contre le sien.
- Tant que je t'ai toi, c'est parfait.
Elle se leva pour me prendre dans ses bras et enfouir son visage dans mon cou. Je sentis une pression de ses lèvres sur ma mâchoire avant qu'elle ne me regarde de nouveau dans les yeux.
- Tu es parfait, et tu es à moi, me dit-elle en reprenant son sérieux.
- En effet, je suis à toi, et tu m'appartiens, tout comme je t'appartiens. Je t'aime, et je t'aimerai éternellement, lui soufflai-je, tout contre ses lèvres.
- Tu sais que tu ne pourras plus jamais te débarrasser de moi ?
- Je sais.
- Florian ?
- Oui, c'est moi. C'est pour quoi ?
- Pouvons-nous entrer ?
Je m'effaçai et tirai la porte vers moi pour laisser l'agent de police entrer dans mon appartement, suivi de mon meilleur ami qui avait le sourire aux lèvres. Il avait trouvé une nouvelle vocation il y a quelques années et était devenu flic. Il voulait pouvoir protéger tout le monde en exerçant ce métier et vu son sourire, il était ici pour une bonne nouvelle.
- Est-ce que votre… amie est avec vous ? me demanda l'agent.
- Jess ? Oui bien sûr. Une minute, je vais la chercher.
Je suis entré dans la chambre où elle était en train de travailler à son bureau sur un nouveau manuscrit. Après le lycée, Jess avait intégré la fac de lettres et avait décroché un travail en tant que critique littéraire en très peu de temps, comme elle l'avait toujours souhaité. Ce que j'aimais beaucoup dans ce job, c'était qu'elle pouvait rester chez nous pour travailler, et ça m'arrangeait beaucoup ces dernières semaines. J'avais une raison de moins de m'inquiéter de sa santé si elle restait bien au chaud dans l'appartement.
De mon côté, je travaillais toujours au même endroit. J'avais voulu faire comme mon meilleur ami mais Jess m'en avait formellement interdit. Elle ne voulait pas que je risque ma vie autrement qu'en portant un sac de ciment, alors j'avais continué ce travail qui me plaisait toujours autant. Je ne regrettais pas qu'elle m'aie empêché de changer de travail, puisque comme ça, je pouvais rester auprès d'elle au maximum. Depuis quelques mois, j'avais même repris la direction de l'entreprise de mon oncle pour lequel je travaillais. Il avait décidé sur un coup de tête qu'il en avait assez de bosser et qu'il était devenu trop vieux pour ça, alors il m'avait mis à la tête de tout cela.
Quand nous sommes revenus au salon, mon meilleur ami et son chef étaient assis sur le canapé. Jess a alors occupé le fauteuil et je me suis installé sur l'accoudoir.
- Nous sommes là à propos de votre agression qui date d'un peu plus de cinq ans, nous informa l'agent sans préambule.
- Vous les avez retrouvé ? demanda Jess intriguée et étonnée.
Nous n'avions reçu aucune nouvelle d'eux ces cinq dernières années, alors j'étais tout aussi surpris qu'elle.
Il confirma d'un signe de tête et Jess trouva ma main pour entrelacer nos doigts.
- Nous avons reçu, il y a deux semaines environ, une lettre signée, nous disant d'aller chercher vos agresseurs en Angleterre, dans une forêt situé en plein centre du pays. Une carte était accompagnée pour montrer un point précis. Nous avons hésité très longtemps, et l'armée britannique a finalement pris la relève. Nous ne pouvions pas nous lancer dans quelque chose d'aussi important, sans en être totalement sûr. Alors un groupe de quarante trois volontaires y sont allés, et je suis heureux de vous annoncer que vingt-deux adolescents ont été retrouvés.
Il se tourna vers Jess.
- Comme vous pouvez vous en douter, nous ne pouvons pas dire qu'ils soient sains et saufs, seulement, ils sont en vie.