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J'étais calé contre l'encadrement de la porte et je la regardais se mettre du mascara. Elle ne mettait jamais beaucoup de maquillage, et c'était parfait. Je ne voulais pas qu'elle deviennent superficielle ou un truc du genre. Ses longs cheveux lisses encadraient son visage parfait.
- Quoi ?
- Rien. Je me disais juste que j'avais de la chance d'avoir une copine aussi jolie, lui dis-je en souriant.
Il m'arrivait quelques fois de devenir niais et fleur bleue, mais peu importe.
- C'est vrai que grâce à moi tu as un joli bandage, rétorqua-t-elle en posant son mascara pour s'emparer d'un crayon noir.
- Tu ne peux pas simplement me remercier quand je te fais un compliment ? ris-je.
- Parce que s'en était un ?
Elle me sourit et me fit un rapide baiser sur les lèvres avant de sortir de la salle de bain. Elle portait un jean noir avec ses chaussures en toile de la même couleur, et un chemisier rouge. Les trois premier boutons étaient défait pour laisser voir la chaine que je lui avais offerte à Noël qui pendait à son cou.
- Tu es prête ?
- Oui oui.
- Bon et bien on y va alors.
On descendit à la voiture et on partit chez Peter. En arrivant là-bas, la première personne que j'ai vu, c'était Mylène. La soirée commençait très mal ! Je lâchai la main de Jess et me précipitai vers elle. Elle ne m'avait pas vu puisqu'elle était de dos mais je l'ai reconnue facilement. Je n'aimais pas m'en prendre à une fille mais je devais avoir une petite discussion avec elle. Je l'ai retournée et l'ai plaquée violemment contre le mur en la maintenant fermement par les épaules. Elle me jeta un regard terrifié et comprit qu'elle était mal barrée. Quelqu'un me tira en arrière et je me débattis pour retourner vers cette connasse mais Jess s'interposa.
- Laisse-la, elle n'en vaut pas la peine.
- Bien sûr que si ! hurlai-je.
- Non. Ça suffit, s'il te plaît.
Elle posa ses mains sur mon torse et me regardait dans les yeux. Elle savait que son contact me calmait instantanément habituellement mais là, j'étais trop énervé.
- Tu ferais mieux d'écouter ta meuf si tu ne veux pas être dans la merde, grogna Mylène.
Et elle osait ouvrir sa gueule en plus. Elle était vraiment trop conne et inconsciente, c'était pas possible. Je jetai un rapide coup d'œil à Jess. Je sentais qu'elle allait exploser et ça n'avait pas loupé. Je n'ai pas pu l'en empêcher. Elle était trop rapide quand elle est énervée. Elle fit volte-face et son poing atterrit dans la figure de Mylène. Sa tête cogna contre le mur et elle tomba assise par terre, le nez en sang.
- Ok on se calme ! cria Thibault en se plaçant entre les deux filles. Mylène casse-toi, tu n'as rien à foutre là.
Deux gars l'aidèrent à se lever et jetèrent un regard noir à Jess. Un des deux s'adressa à elle.
- Qu'est-ce qui te prend de la frapper alors qu'elle ne t'avais rien fait !
- Je lui ai promis il y a plusieurs semaines qu'elle ne se reconnaitrait plus si je la revoyais. Elle a de la chance, elle n'aura que le nez cassé. Maintenant tu peux la dégager avant que je la finisse s'il te plaît ?
- Bouffonne, cracha-t-il.
Mon poing vola immédiatement jusqu'à sa mâchoire mais Peter m'entraina à l'écart pour éviter une bagarre. Je vis Thibault et trois mecs virer Mylène et les deux gars.
- Tiens, bois.
Peter me tendit un verre que je vidai cul-sec. J'étais tellement en colère contre Mylène, le gars qui avait insulté Jess, et par-dessus tout, j'étais vraiment énervé contre Jess. Il m'en resservit un second et j'en bu une gorgée.
- Thibault m'a dit que toi et Jess vous aviez eu quelques… différents avec Mylène, mais je pensais pas que vous vouliez sa mort, s'amusa-t-il.
Donc Thibault savait qu'elle serait là. Dès que je le verrai, je l'étranglerais lui aussi.
- Ouais. On peut dire ça.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Il n'y a rien à savoir. C'est une salope, c'est tout.
- C'est Mylène quoi.
Je terminai mon verre et me resservis.
- Elle a un sacré crochet du droit ta copine, déclara Peter admiratif.
- Elle est où ?
Je me retournai et la vis au au fond de la pièce. Elle parlait avec deux gars. Je l'ai prise par la main pour la retourner.
- Hé ! Fais attention, j'ai renversé mon verre ! protesta-t-elle.
- T'es sérieuse là ?
- Quoi ?
Non seulement elle était en train de boire de l'alcool mais en plus elle faisait l'ignorante. Qu'est-ce qu'elle pouvait m'énerver dans les moments comme ça !
- Pourquoi tu l'as frappée ?
- Tu allais bien l'étrangler toi…
- Après tout ce qu'elle t'a fait, je ne pouvais pas la laisser.
- C'est la raison pour laquelle je l'ai frappée.
On criait tout les deux. Elle pour couvrir le bruit de la musique trop forte et moi parce qu'elle m'énervait. Ce n'était pas pratique de s'engueuler en soirée… Je l'a tirai par la main pour qu'on s'éloigne un peu du bruit.
- Moi je n'ai pas le droit mais toi tu peux, c'est ça ? m'écriai-je.
- C'est ça.
Je criais toujours mais elle, elle restait désormais calme. Elle savait que ça me mettait hors de moi et elle le faisait tout le temps. C'était la seule qui savait me mettre en colère comme ça.
- Pourquoi ça ?
- Parce qu'un homme qui frappe une femme ce n'est pas très bien vu. Je suis bien placée pour le dire.
- Mais je m'en fous d'être bien vu ou pas ! Je suis capable de te défendre quand même !
- Je n'ai pas besoin qu'on me défende, et tu le sais.
- Pourquoi toi tu m'as défendu alors ?
- Je ne t'ai pas défendu, je l'ai seulement frappée avant que tu ne le fasse, me corrigea-t-elle avec prétention.
Elle était insupportable ! Je savais qu'on aurait jamais dû venir ! En plus, son entorse à la main n'était pas entièrement guérie, je la voyais se masser les doigts. Malgré ma colère, je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter. Je lui prit la main pour l'examiner mais elle la retira sechement et repris son verre qu'elle avait poser pour en boire une gorgée. Je le lui pris des mains pour vérifier ce qu'il y avait dedans et ça sentait l'alcool. Elle savait que je n'aimait pas qu'elle boive !
- Je t'ai déjà dis de pas boire !
- Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ou pas, répliqua-t-elle sûre d'elle.
- Ouais et bien ça s'applique à toi aussi ça ! m'exclamai-je avant de me raviser. Oh et puis merde ! Fais ce que tu veux. Prends toi une cuite, va chercher la merde avec qui tu veux je m'en fou.
- C'est bien ce que je comptais faire.
Je passai devant elle pour retourner au salon. Je me resservis un verre, envoyai chier Thibault au passage parce qu'il voulait me parler, et me posai sur le canapé. J'avais dis à Jess que je m'en foutais mais je la guettais quand même du coin de l'œil. Elle était retournée finir sa discussion avec les deux gars de tout à l'heure. Elle riait avec eux et avait de nouveau un verre à la main. Une envie de meurtre me traversa l'esprit et je décidai d'aller danser un peu pour la faire partir.
Plusieurs musiques défilèrent et je continuais de danser. Avec des filles bien sûr. Qui sait, peut-être que ça rendra Jess jalouse. Même s'il en fallait beaucoup pour la rendre jalouse, je la voyais m'observer du coin de l'œil et me jeter des regards noirs. Toutefois, je savais très bien qu'elle aurait trop de fierté pour m'arrêter. Et elle était trop gênée pour venir danser avec moi.
Je retournai me servir encore un verre. Je ne savais pas combien j'en avais bu mais je commençais à être bien bourré.
- Tu cherches la merde Flo ?
- Pas du tout, répondis-je à mon meilleur ami.
- Mais bien sûr. Alors pourquoi tu t'amuses à te coller à toutes ses filles ?
- Parce que c'est plus pratique pour danser, imbécile.
- Tu essaies de l'énerver ?
- Et ça marche ? lui demandai-je en souriant.
- Tu es vraiment con.
J'explosai de rire sous son insulte et je partis à la salle de bain. J'avais trop chaud, il fallait que je me rafraichisse un peu. La pièce était déjà prise mais j'entrai tout de même.
- Tu as l'air défoncé Flo.
- Bonne observation Cam.
Elle était en train de se remaquiller devant le miroir. Je ne savais même pas pourquoi elle le faisait vu que tout le monde était bourré et que personne ne se souviendrait de rien demain.
Je me penchai au dessus du lavabo et plongeai mes mains sous le robinet pour m'asperger le visage. Cette sensation de fraicheur me fit un bien fou, alors je recommençai une seconde fois. J'ai sentis une main passer sous mon tee-shirt et je me suis immédiatement retourné. Je me suis mis dos au lavabo face à Cam qui me regardait, un large sourire sur ses lèvres rouges. Je la détaillai rapidement. Un mini-jupe et un débardeur avec un décolté plongeant. Comme d'habitude je dirais.
Voyant mon regard sur elle, elle entoura mon cou de ses bras et s'approcha plus près. Je lui pris les poignets pour la faire reculer.
- Bien tenter Cam, lui dis-je doucement.
Je la lâchai et elle me sourit de plus belle en verrouillant la porte de la salle de bain.
- Aller quoi. Tu es bourré, moi aussi… On peut bien s'amuser, non ? Personne n'en saura rien, dit-elle en prenant une voix sexy.
Elle passa ses doigts dans ma ceinture et frôla mes lèvres avec les siennes sans que je ne comprenne rien. J'avais bien trop bu pour comprendre quoique ce soit, excepté le fait que ce ne soit pas Jess devant moi. Je dégageai ses mains et la plaquai violemment contre le mur.
- Tu vois quand tu veux, sourit-elle.
- Je ne veux plus rien de toi et je te l'ai déjà dis. On s'est éclaté un moment tout les deux mais c'est finis depuis longtemps. Je suis bourré mais pas idiot, alors va te mettre à genoux devant un autre mec.
Son sourire tomba immédiatement et je l'a laissai seule dans la pièce. J'étais énervé contre Jess mais je n'allais pas la tromper ou quoique ce soit seulement pour une engueulade. Je l'aimais de trop pour lui faire du mal. Et puis, il n'y avait qu'elle que je voulais désormais. Quelques mois auparavant, je me serais laissé tenter sans hésiter, mais tout était différent maintenant : j'étais fou amoureux de la femme la plus parfaite – et la plus insupportable ! – qu'il puisse exister.
Cam m'avait gâché ma soirée – déjà gâchée depuis le début toutefois. J'avais envie de partir mais j'avais bu donc je suis descendu à ma voiture pour m'allonger dedans. Je me suis endormi directement.
Quelqu'un toqua à la porte. J'ouvris les yeux mais les rayons du soleil m'ont obligé à les refermer immédiatement.
- Ouvre !
- Entre !
- C'est fermé !
J'ouvris de nouveau les yeux. Ah oui c'est vrai. Je n'étais pas chez moi mais dans ma voiture. Je me redressai en grimaçant à cause de mes côtes et de mon mal de tête qui venait de débarquer. Je déverrouillai et sortis.
- Qu'est-ce que tu veux ?