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- J'ai peur pour toi Jessie. J'ai peur qu'il te fasse du mal.
Il caressa mes doigts avec son pouce.
- Moi aussi j'avais peur de lui faire confiance avant. Mais c'est finit maintenant.
- Est-ce qu'il t'a forcée à parler ?
- Fabien… soufflai-je en signe d'exaspération.
- Réponds-moi.
- Non il ne m'a pas forcée. Il sait tout parce je voulais lui dire. J'avais besoin qu'il le sache. Il ne m'a pas jugée et est resté avec moi.
Mon frère soupira avant de me dire que s'il m'avait quitté après avoir su la vérité, il l'aurait défoncé. Ce qui était vraiment contradictoire avec ce qu'il avait dit précédemment. Il ne souhaitait pas que je sois avec lui, mais il ne voulait pas non plus qu'il me quitte. Compliqué tout cela… Mais je comprenais où il voulait en venir. Fabien avait seulement peur que Flo me fasse souffrir et s'inquiétait de ma relation avec lui.
- J'ai une question.
- Dis moi.
- Est-ce que toi et lui vous avez…
Il ne termina pas sa phrase mais j'avais compris. Je baissai les yeux vers nos mains et hochai la tête. Ses doigts se serrèrent sur les miens.
- Il fallait bien que ça arrive un jour Fabien, me justifiai-je lamentablement.
- Depuis quand ? demanda-t-il en grinçant des dents.
Colère et déception se mêlaient dans sa voix.
- Je préfèrerais qu'on ne parle pas de ça, et toi non plus. Je ne veux pas que tu t'énerves, lui dis-je pour tenter de le calmer.
- Trop tard ! Et si tu veux pas me le dire, c'est que ça dure depuis un certain temps, non ?
Il émit un petit rire nerveux et lâcha mes mains, puis se leva pour parcourir ma chambre de long en large. Il était énervé mais essayait tout de même de se contenir.
- Tu sais que je vais le tuer Jessie ?
- Non, tu ne le feras pas parce que tu m'aimes trop pour ça ! lui souris-je pour l'amadouer.
Il s'arrêta face à moi et croisa ses bras sur sa poitrine.
- Tu crois que c'est légal de foutre son poing dans la gueule de son beau-frère ? demanda-t-il avec un sourire crispé.
- Tu as dis '' beau-frère '' ? lui fis-je remarquer.
- On dirait… souffla mon frère en passant ses mains dans ses cheveux.
- On dirait donc que tu apprécies ton beau-frère… dis-je en insistant sur le dernier mot.
Il s'était calmé alors je pouvais le taquiner sans risques. Enfin, j'espérais.
- Là, tout de suite, j'ai un peu de mal…
Je me suis jetée – ou plutôt trainée, étant donné la douleur – dans ses bras en riant.
- Va falloir t'y faire. Je suis avec lui et je compte bien y rester. Et tu ne peux pas le nier, tu l'aimes bien. Je vous ai vu ce matin, vous êtes bien partis pour être les meilleurs amis du monde. Maintenant c'est de Kelly que tu dois t'occuper.
- Je m'occuperai de toi, même quand tu auras soixante-dix ans, petite sœur.
On entendit frapper à la porte et j'ai dis à Flo d'attendre une minute.
- Je n'en doute pas. Merci.
Il m'embrassa sur la joue et ouvrit la porte.
- Fabien ? l'appelai-je avant qu'il ne sorte.
- Oui ?
- Je t'aime.
- Moi aussi Jessie.
Il passa devant Flo et bloqua un moment en lui jetant un rapide regard, et celui-ci ne comprit pas ce qu'il se passait. Il entra et ferma la porte derrière lui, un peu étonné de la situation.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- On a parlé. Donne, lui dis-je en prenant la crème qu'il tenait dans ses mains.
Il s'allongea sur le lit, torse nu, pour que je lui passe de la pommade sur le bleu de ses côtes.
- C'est juste une impression ou il avait un peu l'air énervé ?
- Je te conseille seulement de ne pas trop lui parler aujourd'hui, lui souris-je.
- J'ai fais quoi ?
Il paraissait vraiment étonné.
- Quand il est entré, tu étais en train de m'embrasser le ventre. Une question en entrainant une autre, je te laisse deviner où ça a mené.
- Oh… Ok. Et il ne m'a pas encore tué ? s'amusa-t-il.
- Je l'en ai dissuadé. Vu ta tête, ça vaut mieux !
- Parle pour toi ! rit-il avant de se reprendre. Qu'est-ce que ça fait mal !
- Et on a encore pour plusieurs jours !
On est allé à la police pour déposer officiellement une plainte le lendemain. Je ne voulais pas mais ils se sont tous ligués contre moi. J'ai donc raconté encore une fois cette histoire. Sans compter le fait que Thibault était passé à la maison le samedi et que j'avais dû tout lui dire à lui aussi. Il m'en a voulut de lui avoir menti, mais il me pardonnera bientôt, je l'esperais.
Flo est resté chez moi jusqu'à la fin de la semaine, et on est retourné chez lui le dimanche soir. La douleur commençait à s'atténuer un peu, mais des côtes cassées ou fêlées ne se réparaient pas facilement. Ça allait durer encore plusieurs jours et Flo ne faisait que de se plaindre. Monsieur avair mal à chaque fois qu'il bougeait. Un vrai gamin ! Je ne disais pas que je n'avais pas mal moi : je me retenais seulement d'ouvrir ma bouche et de parler de ma douleur. D'ailleurs, il le savait très bien et je crois bien qu'il faisait exprès de geindre.
Fabien nous a ramené, Flo et moi, jusque chez lui. Thibault s'était occupé de déplacer sa voiture qui était restée devant le lycée, jusqu'au parking devant chez lui. Mon frère est resté pour manger avec nous et tout s'est bien passé. Il n'avait pas pété un plomb après avoir su ce qu'il s'était passé entre Flo et moi, et ça m'arrangeait. Il était resté comme d'habitude, mais Flo paraissait tout de même un peu tendu, jusqu'au départ de Fabien vers vingt deux heure.
- Enfin seuls ! souffla Flo une fois la porte fermée.
J'étais en train de faire la vaisselle quand ses mains ont entouré ma taille. Ses lèvres ont glissé le long de mon cou et il a déboutonné mon pantalon. Je laissai tomber ma tête sur son épaule, pour qu'il puisse m'embrasser tranquillement.
- Je croyais que tu souffrais atrocement. À tel point que tu ne pouvais même plus bouger.
- Je vais faire une exception… murmura-t-il avant de m'embrasser l'épaule, tout en faisant glisser la bretelle de mon débardeur.
- Mais ça risque de te faire mal, Mon Amour.
- Je suis prêt à endurer n'importe qu'elle douleur pour toi, Bébé.
J'ai éteins le robinet et je me suis tournée face à lui pour entourer son cou de mes bras. Il était déjà torse nu et un large bandage faisait le tour de son torse.
- C'est beaucoup trop d'efforts pour un homme fragile comme toi. Ce n'est pas ce que tu m'as dis hier ? dis-je tout contre ses lèvres.
- Un petit mensonge. Rien de plus.
Il enleva mon tee-shirt. Son regard brûlait de désir sur ma peau déjà recouverte de frissons. Il voulut poser ses lèvres sur les miennes mais je me suis reculée, un sourire aux lèvres, juste pour le taquiner un peu.
- Ne me fais pas ça mon amour, gémit-il d'un air désespéré. Je ne t'ai pas touchée depuis mercredi… Mardi soir même. Je sais que toi aussi t'en meurs d'envie…
Il laissa glisser sa langue sur mon cou, ce qui provoqua un gémissement de ma part, avant de se séparer de moi et de m'emmener dans la chambre, en me tenant par la main. Devant le lit, il s'est agenouillé devant moi pour baisser mon pantalon en laissant glisser ses mains le long de mes jambes nues, son regard toujours accroché au mien. Les échanges de regard intense pendant des moments comme celui-là, accompagnés du contact de sa peau sur la mienne étaient magiques. Indescriptibles et tellement uniques.
J'ai passé mes mains sous son survêtement qui tomba immédiatement à terre, suivit rapidement de son boxer, et de mes sous vêtements. Il s'est assit sur le lit et je me suis mise sur lui. Ses mains sur mes cuisses sont remontées le long de mon dos et sont venues s'emmêler dans mes cheveux.
- Je t'aime… soufflai-je avant de passer ma langue sur sa lèvre inférieure, que j'ai ensuite mordillé.
Il m'a basculée – un peu trop brusquement – pour se mettre au-dessus de moi, ce qui nous arracha à tout les deux un grognement de douleur très élégant.
- Pardon, s'excusa-t-il en souriant contre mes lèvres.
- Ça va. Ça va même très bien…
- Tu m'as appelé '' mon amour '' tout à l'heure, se rappela-t-il, un sourire aux lèvres en caressant mes cheveux.
- Tu t'en souviens que maintenant ?
- Oui, rit-il. J'étais trop préoccupé pour le remarquer avant.
- Et là tu n'y es plus ?
- Non, ça mieux maintenant !
Flo était couché sur le dos et j'étais blottie contre lui. Quelqu'un était venu sonné à la porte et nos portables avaient sonné. On avait regardé rapidement qui c'était pour être sûr que ce n'était pas important mais en voyant le nom de Thibault s'afficher, on s'était vite recouché.
- Vivement qu'on puisse enlever tout ça, dit Flo en désignant mon bandage, identique au sien.
- Mmh.
- T'es fatiguée ?
- Mmh.
- Tu m'aimes ?
- Mmh.
- Je suis le mec le plus sexy et le plus intelligent du monde ?
Je me suis redressée pour m'appuyer sur mon coude et regarder son sourire magnifique et arrogant figé sur son visage.
- Tu es plutôt le mec le plus narcissique et prétentieux que je n'ai jamais vu.
- En même temps, tu n'as pas vraiment d'éléments de comparaison ! rit-il.
- Aïe ! hurla-t-il. Mais t'es folle !
J'avais seulement posé mon doigt sur ses côtes qui lui faisait mal, en appliquant une légère pression. Quelle chochotte !
- Tu vas où ? Tu fais la gueule ? demandai-je en riant à Flo quand il se leva.
- J'ai soif.
- Tu pourrais au moins t'habiller !
- Pour quoi faire ?