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Fabien s'est assis avec nous malgré son commentaire, et on a discuté tous ensemble. Je crois qu'il commencait à m'apprécier. J'en étais d'autant plus sûr puisqu'il avait prit ma défense contre son père hier. Je ne l'avais pas remercié et je ne comptais pas le faire. Il le prendrait certainement mal.
Jess prenait sa douche et je suis allé sur l'ordinateur dans sa chambre. Je regardais une série policière quand elle est entrée dans la pièce. Elle termina de s'essuyer les cheveux et s'est approchée de moi. J'ai décalé mes bras pour la prendre sur mes genoux. Elle m'a embrassé sur la joue et a posé sa tête sur mon épaule.
Au fur et à mesure qu'on avancait tout les deux, elle devenait de plus en plus câline et proche de moi, et j'aimais beaucoup. Au début, c'était moi qui allais toujours vers elle, alors que maintenant, elle prenait souvent l'initiative de se blottir contre moi par elle-même. Le fait qu'elle se soit confiée à moi l'avait rendue beaucoup plus sûre d'elle et plus confiante envers moi.
Je me suis penché pour prendre une petite boite à côté de l'ordinateur et lui ai tendu. Elle s'en ai emparée et m'a demandé ce que c'était.
- Joyeux Noël, lui souris-je.
Elle leva les yeux au ciel.
- Flo… J'av…
- Oui tu avais dis que tu ne voulais pas de cadeau, mais t'en a bien reçu de la part de ton frère et de ta mère. Et puis, je l'avais déjà acheté avant que tu ne me le dise, répondis-je en prenant la voix d'un gamin de cinq ans.
J'ai enfoui ma tête dans son cou pour l'embrasser. Ses cheveux gouttaient sur mon visage et je pouvais sentir l'odeur enivrant de son shampooing ce qui me fir sourire instantanément.
- C'est faux. Je suis prête à parier que tu l'a acheté cette semaine.
- Coupable ! déclarai-je en relevant les yeux vers elle.
Elle rit doucement et entrelaça nos doigts.
- Tu ne vas pas l'ouvrir ? lui demandai-je boudeur.
- Non.
- Sérieusement ?
Je me décalai pour la regarder, étonné.
- Bon alors je vais l'ouvrir pour toi.
Je lui pris la boite des mains avant qu'elle n'aie eu le temps de comprendre et l'ai mise derrière mon dos. Je souriais et elle aussi.
- Non s'il te plaît, je plaisantais.
- Ah oui ?
Elle hocha la tête en essayant d'attraper la boite.
- Je ne te crois pas. Je vais aller le donner à Kelly.
Je fis mine de me lever mais elle me cloua sur la chaise.
- Non, c'est bon je le veux. Donne-le moi.
- Non tu n'en veux pas, rétorquai-je en secouant la tête. Tu l'as dis.
- Si, aller ! S'il te plaît.
Voyant que je ne bougeais pas, elle se leva pour se rasseoir face à moi, une jambe de chaque côté des miennes. Elle mit ses bras autour de mon cou et approcha ses lèvres des miennes sans se départir de son sourire. J'avais conscience qu'elle tentait de me corrompre, aussi j'ai laissé mes mains derrière mon dos.
- S'il te plaît, murmura-t-elle tout contre mes lèvres avant de m'embrasser très lentement.
Ses doigts se sont faufilés dans mes cheveux et sa langue toucha mes lèvres avant de s'enrouler autour de la mienne. Elle s'est rapprochée encore plus prêt de moi et je me suis totalement abandonné à elle. Elle pourrait me faire faire n'importe quoi dans des moments comme ça, je le ferais sans me faire prier.
Une de ses mains quitta mes cheveux pour descendre le long de mon bras droit, et je la laissai s'emparer de l'objet précieux. Je n'allais pas le garder éternellement non plus.
Elle sauta immédiatement sur ses deux pieds, pensant que je n'avais pas fais exprès de la laisser faire. Je ne voulais pas gâcher sa joie, alors je suis entré dans son jeu.
- Tu n'as pas le droit de faire ça, lui dis-je, faussement blasé.
- C'était trop facile ! répondit-elle en souriant.
Je balançai la tête en arrière en rigolant. Je la regardai, un sourire triomphant sur son visage, elle était tellement belle. Elle ouvrit la boite et prit ce qu'il y avait dedans pour l'amener à hauteur de son visage.
- Un scorpion ? demanda-t-elle en souriant.
- Ça te plait ?
- J'adore !
Je me suis levé pour la rejoindre et elle me tendit l'objet. Je le pris et lui passai autour du cou. C'était une simple chaine en argent, faite de petites mailles. J'y avais ajouté un petit pendentif en forme de scorpion, suspendu par la queue, en référence à son groupe de musique préféré. C'était vrai que je n'avais pas cherché très loin mais bon… Elle m'aurait incendié si j'en avais fais trop.
- J'avais regardé pour des places pour le concert de Scorpion mais tout était complet, lui expliquai-je sans cacher ma déception.
- C'est magnifique. Merci.
Elle m'embrassa de nouveau et enroula ses bras autour de mon cou. Au moins, elle acceptait ce premier cadeau. Je n'en étais pas aussi certain pour le second.
- J'ai autre chose, murmurai-je contre ses lèvres.
Elle leva les yeux au ciel une nouvelle fois et s'écarta de moi, les bras croisés sur la poitrine. Je me détournai d'elle pour fouiller dans mon sac.
- Avant que tu ne dises quoique ce soit, je comptais te donner ça depuis plusieurs semaines déjà.
Je me relevai et lui pris la main pour y déposer le petit morceau de fer que j'avais fais faire quelques jours plus tôt.
Elle fronça les sourcils et ouvrit sa main.
- C'est la clé de chez toi ?
- De ton deuxième chez toi, rectifiai-je.
- Je… Hum…
Elle avait l'air un peu déboussolée, comme je m'y étais attendu. J'ai tenté de la rassurer. J'ai relevé son menton pour qu'elle croise mon regard.
- C'est ta clé maintenant. Tu en fais ce que tu veux. Si tu ne veux pas t'en servir, tu ne t'en sers pas. Ok ?
Elle hocha la tête.
Je voyais bien qu'elle était perturbée, mais je voulais vraiment lui donner cette clé. J'aimerais qu'elle se sente chez elle, et c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour que ce soit le cas.
- Moi aussi j'ai quelque chose pour toi, me dit-elle après quelques secondes de silence.
- Et c'est toi qui disait '' pas de cadeau '' ? ris-je.
- J'ai dis que je n'en voulais pas. Pas que je ne t'en ferai pas, me corrigea-t-elle.
Elle partit en direction de son armoire et en ressorti un petit paquet cadeau emballé d'un papier bleu clair, cerclé d'un ruban blanc. Elle avait fait beaucoup plus d'effort que moi au niveau esthétique ! Elle me le tendit avec un petit sourire gênée. Je le pris et j'ôtai le papier rapidement, pour apercevoir une boite noire semblable à celle que je lui ai offert. Je l'ouvris pour voir une gourmette en argent, presque identique à celle que sa mère lui avait offert la veille, sauf que les mailles était un peu plus grosses sur la mienne. Elle n'avait fait écrire que le diminutif de mon prénom – et heureusement – en lettres noires. Elle savait de toute façon que je n'aimais pas mon prénom.
- Je ne savais pas ce que ma mère allait m'offrir, c'était une coïncidence… m'expliqua-t-elle en tripotant nerveusement ses mains.
- C'est vraiment très joli, lui dis-je sincèrement pour la rassurer. J'aime beauc…
Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase puisque je fus interrompu parce ces quelques mots gravés au dos de la plaque argentée. '' I'm still loving you. ''. J'ai regardé Jess, le sourire aux lèvres. Cette phrase me disait quelque chose, je l'avais déjà entendu quelque part. Je ne savais pas où mais ça me disait quelque chose. Je l'interrogeai du regard, mais elle ne me fit qu'un rapide baiser en guise de réponse. Elle me prit le bijou des mains et me l'attacha autour du poignet avant de sortir de la pièce avant que je n'ai eu le temps de prononcer un mot. Je suis resté quelques instants bouche bée et je l'ai rejoint au salon en réfléchissant.
Vers quatorze heure, après avoir manger, Jess et moi sommes retournés chez moi.
Pendant tout le trajet, et toute l'après-midi, j'avais réfléchis. Où est-ce que j'avais bien pu lire cette phrase ? Je lui avais demandé plusieurs fois, mais je n'avais jamais obtenu de réponse. Je lui avais donc dis que je lui ferais la gueule jusqu'à ce que je le sache, ce à quoi elle avoir répondu par un sourire. Elle savait que je n'étais pas sérieux. Comment pourrais-je l'être ? Elle avait fait graver dans l'argent qu'elle m'aimait après avoir prononcé ces mêmes mots la veille.
Mon frère avait décidé de rester encore ce soir, et il resterait sûrement encore un peu plus. Ça ne me dérangeait pas, ses conneries – et un peu sa présence – m'avaient manqué. Tout comme ma belle-sœur et mon neveu. Morgan avait joué tout l'après-midi avec ses nouveaux jouets, offerts par ses parents, Jess et moi et les filles s'étaient même amusées avec lui. C'était amusant et mignon à la fois, mais je n'avais qu'une envie, c'était de me retrouver seul avec Jess. Et je n'en avais pas eu l'occasion avant qu'on aille se coucher.
- Bon, tu vas me répondre ? demandai-je à Jess quand elle entra dans la chambre.
- Te répondre à quoi ? rétorqua-t-elle innocement.