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- T'es déjà bourrée n'est-ce pas ? lui souris-je.
Elle secoua la tête négativement. Ok, elle était bourrée. En même temps, il le faut pour qu'elle ose aller danser ! Je commençais à bouger contre elle, la serrant près de moi, une main au creux de ses reins et l'autre derrière sa tête. Ses mains à elle étaient toujours sur ma nuque et elle approcha son visage du mien. Je sentais son souffle chaud contre mes lèvres. Elle me rendait fou, comme d'habitude. Elle se dégagea légèrement, assez pour se retourner. Elle colla son dos contre mon torse et rejeta la tête en arrière sur mon épaule, toujours en bougeant au même rythme que moi. Je fermai les yeux et posai mes lèvres dans son cou en remontant jusqu'à sa mâchoire. Mes mains se promenaient sur sa taille, puis sur son ventre. Le tissu fin de sa robe caressait mes doigts, les mouvements de ses hanches caressaient les miennes.
Elle se retourna de nouveau pour promener ses lèvres sur ma joue. Sa langue frôla doucement le coin de ma bouche et elle se recula, en me prenant par la main. Je la suivis, le sourire au lèvres, jusqu'à notre table. Elle s'est installée et je me suis assis près d'elle, lui embrassant la joue au passage.
Fabien me lança un regard noir, je peux donc en déduire qu'il nous a vu danser. Vu la façon dont Jess avait bougé contre moi, je peux comprendre sa gêne. C'était une danse… sensuelle. Et incroyablement sexy. Oh oui ! Toutefois, il n'a fait aucune remarque désobligeante et a continué de boire. Il commence enfin à comprendre que sa petite sœur n'est plus la même petite fille d'il y a trois ans.
Il était déjà deux heures du matin et Thibault et Camille étaient partit remplir de nouveau nos verres. Comme j'avais déjà mal au crâne, je leur ai dis de me prendre seulement du coca. Je n'avais pas envie de me bourrer la gueule cette nuit, même si j'étais déjà pas mal attaqué. Jess, quant à elle, entamait son énième verre. Je ne lui avais pas fais de remarques à ce propos mais je ne voulais pas qu'elle boive de trop. Comme elle semblait encore cohérente dans ce qu'elle disait, je l'ai laissée boire. J'allais pas lui gâcher sa soirée.
Au bout d'un moment, je suis resté seul à la table avec Fabien. Pauline et Thibault avaient disparu depuis plusieurs minutes déjà et les filles étaient en train de danser. Comme j'étais dos à la piste, je me suis installé à côté de Fabien pour pouvoir les regarder sans devoir tourner la tête. Fabien se pencha pour me parler à l'oreille.
- Tu sais que j'ai eu envie de t'arracher les mains tout à l'heure ?
- C'est ce que j'ai penser. Mais c'était soit moi, soit l'autre ordure que j'ai viré.
Ses mains se sont crispées sur la table.
- Je sais pas si tu te rend compte à quel point ça me rend hors de moi de te voir comme ça avec ma sœur.
- J'ai ma petite idée. Ça me fait la même chose quand je vois ma cousine, Pauline, avec Thibault. Et rien que d'imaginer ce qu'ils font depuis tout l'heure ça me… Oh putain, ça me dégoûte…
Il rit en me voyant frissonner. C'est horrible d'imaginer ce qu'ils peuvent bien faire depuis tout ce temps. C'est ma cousine tout de même ! Et je comprends parfaitement ce qu'il ressent ! Oh que oui !
- Alors pourquoi t'as fais ça espèce d'enfoiré ?
Malgré son insulte, il souriait.
- C'est la première fois que je peux danser avec elle, j'allais pas me priver seulement parce que t'étais là, connard.
- N'insulte pas ton beau-frère !
- Sinon quoi ?
On explosa de rire et il me frappa l'épaule. Plus fort que nécessaire. C'était sûrement sa manière de se venger. Les filles sont arrivées en riant elles aussi.
- Vous voulez pas qu'on bouge ?
Je regardai l'heure sur mon téléphone et vis qu'il était presque quatre heure.
- Ouais, c'est parti, décréta Fabien.
Tout le monde reprit ses affaires, et on sortit de la boite, sans Thibault et Pauline puisqu'ils nous avaient lâché. On riait comme des gamins tout le long du trajet du retour. On entra chez Camille et elle nous montra où on allait dormir. Comme elle habite près de la boite, elle nous a proposé de rester dormir chez elle. En même temps, j'allais pas reprendre la voiture dans mon état.
Elle habitait dans un petit appartement qui n'avait qu'une seule chambre. Elle et Fabien avaient déjà gonflé un matelas dans le salon. La table basse était poussée sur le côté et un matelas deux places prenait sa place à côté du canapé. Une couverture et des oreillers étaient posés dessus. Heureusement qu'ils avaient tout prévu parce que j'aurais jamais eu le courage de tout installer.
- Merde… J'ai oublié nos affaires dans la voiture… soupirai-je en m'affalant sur le canapé.
- Pas grave, pas besoin, répondit Jess sur le même ton.
- Ok, ça m'arrange.
Je me suis levé pour aller aux toilettes et j'ai enlevé mon tee-shirt pour le donner à Jess, étant donné qu'elle n'avait pas ses affaires. Fabien m'a retenu par le bras dans le couloir.
- Vous avez intérêt de seulement dormir ou je viens t'égorger.
Je lui fis un large sourire et répondit :
- Parce que tu oserais t'aventurer dans le salon si t'entend un bruit ?
- Pour te tuer oui.
- Et risquer de nous surprendre en train de…
- Ta gueule ! Casse-toi et va dormir.
- C'est toi qui cherche Fabien ! lui criai-je en riant pendant qu'il partait.
J'ai vraiment l'impression qu'il le fait exprès d'insister des fois. Il doit aimer se torturer l'esprit.
Quand je suis revenu au salon, Jess n'était pas là. Elle devait être dans la salle de bain en train de se changer. J'ôtai mon pantalon et me couchai sur le matelas. Quelques secondes plus tard, elle s'allongea contre moi et je m'endormis directement.
- Aïe ! Espèce d'imbécile !
- Mmh…
Je venais de me prendre le coude de Flo dans le visage et ça m'a réveillée d'un seul coup. Il ne prendrait même pas la peine de s'excuser en plus ! Je me suis retournée pour le pousser d'un coup d'épaule et il grogna en se retournant dos à moi. Je passai ma main sur ses abdos et l'embrassai dans le cou. Malgré mon mal de tête qui commençait à arriver et les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux qui m'agressaient fortement les yeux, je continuais de promener mes lèvres sur sa nuque.
- Je croyais j'étais un imbécile, marmonna-t-il en posant sa main sur la mienne pour me tirer un peu plus contre lui.
- Tu l'es.
Je l'ai tourné sur le dos et je suis grimpée à califourchon sur lui. Il a tendu ses bras pour attraper mon visage et m'embrasser. Son haleine avait une odeur de whisky mais je m'en fichais.
- Tu es un peu trop en forme dès le matin, Bébé… murmura-t-il contre mes lèvres.
- Je le suis toujours, tu devrais le savoir…
Il émit un petit rire et s'est assis, moi toujours sur lui. Il passa ses mains sous mon tee-shirt et m'attira un peu plus près contre lui. Mes doigts tiraient doucement ses cheveux. J'ai éloigné son visage du mien pour le regarder dans les yeux.
- On va manger ?
- Tu gâche tout là… a-t-il geint en embrassant mon cou.
- Oui mais j'ai faim, souris-je.
- Fallait pas me réveiller alors !
- C'est toi qui m'as réveillée en premier.
Il me bascula sur le matelas et se mit sur moi, sa langue se frayant un passage entre mes lèvres et sa main se promenant jusqu'à ma poitrine. Un raclement de gorge se fit entendre et il releva la tête en dégageant sa main.
- Camille, souffla-t-il avec une pointe de soulagement dans la voix.
Je le soupçonne d'avoir peur de mon frère sous ses airs de « je suis le plus fort, rien ne m'atteint « .
- Bonjour les amoureux, répondit-elle.
- Flo, enlève tes sales pattes de ma sœur.
Flo sourit et s'allongea sur le côté en soupirant. Il a rabattu la couverture sur sa tête et a marmonné je ne sais quoi. Je me suis levée en riant pour aller à la cuisine. Camille était en train de faire du café et mon frère était à moitié endormi sur la table. J'embrassai Fabien sur la tête et fis la bise à Camille, avant de m'assoir sur une chaise.
- Bien dormi ? me demanda ma belle-sœur.
- Oui ça va, merci.
Elle posa une tasse devant moi et une boite de médicaments, que j'ouvris immédiatement.
- T'as pris les tiens ? me questionna Fabien en relevant la tête.
- Les miens ?
- De médicaments.
- Il est quelle heure ?