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- Je te crois.
Il se rapprocha pour poser ses lèvres sur les miennes.

- Je dois y aller.
- Ok.
Il se coucha sur le côté et me laissa me lever.
- Et Jess ? m'interpella-t-il avant que je sorte.
- Oui ?
- Je t'aime.

Il y avait une pointe de tristesse dans son regard. Il s'en voulait pour ce qu'il m'avait dit, ça se voyait dans ses paroles, dans ses yeux et dans chacun de ses actes.
- Moi aussi je t'aime. À ce soir.
- À ce soir.
Je fermai la porte et me préparai rapidement puisque j'allais être en retard. J'avais trainé pour me lever et il fallait maintenant que je me dépêche.

En rentrant chez Flo le soir, j'ai sortis mes affaires et j'ai commencé à faire mes devoirs. C'était devenu une habitude. Je préférais travailler avant qu'il n'arrive parce que je le connaissais, il n'allait pas me laisser tranquille. J'allumai son ordinateur, lançai une playlist de musiques de Queen et commençai à faire des recherches sur la guerre du Viêt Nam pour ma rédaction. Je mis mes lunettes, attachai mes cheveux et commençai à travailler.
J'étais tellement plongée dans ma rédaction que j'ai remarqué la présence de Flo seulement quand il s'est assis à côté de moi. Il m'embrassa sur la joue.
- Bonsoir.
- Salut. Je termine ça, j'en ai pour cinq minutes, lui répondis-je distraitement.
- Ok. Je vais me laver.
Il se leva et je terminai de recopier ce que j'avais commencé. Je n'aime pas m'arrêter en plein milieu d'une explication. Je suis assez stricte avec moi-même en ce qui concerne mes cours, mais c'est une habitude que j'ai prise depuis que je suis au lycée. Après quelques minutes, je posai mon stylo et soufflai en rejetant la tête en arrière. Il était dix-neuf heure quarante deux et je n'avais pas lâché mon devoir depuis que j'étais rentrée.
Entre deux musiques, j'entendis l'eau de la douche couler. Dans un élan de courage – et d'envie, je dois l'avouer – je me suis levée et je suis entrée dans la salle de bain. Flo ne ferme jamais la porte à clé, contrairement à moi. J'ôtai mes vêtements, mes lunettes, détachai mes cheveux et tirai le rideau de douche avant de me faufiler près de lui. Le regard surpris de Flo me fit sourire. C'est la première fois que je fais ça. D'habitude, c'est lui qui s'invite quand je me lave mais là, j'en avais envie. J'enroulai mes bras autour de son cou et me collai à lui. L'eau brûlante me coula sur la tête et sur tout mon corps.
- Bonsoir, lui murmurai-je contre ses lèvres mouillées.
Il me plaqua contre la paroi de la douche et m'observa, un large sourire aux lèvres.
- J'aime quand tu prends les devants comme ça… chuchota-t-il en m'embrassa dans le cou.
- Je sais…
Il m'embrassa le visage, les lèvres, le cou… Ses mains descendirent sur mes cuisses pour me soulever et j'entourai mes jambes autour de lui. J'agrippai ses cheveux pour lui faire basculer la tête en arrière et déposer des baisers dans son cou. Il gémit et je fis de même lorsqu'il entra enfin en contact avec moi. Je ne sentais plus l'eau couler. Seulement sa peau contre la mienne et ses mains se baladant sur mon corps, provoquant des habituels frissons sur chacun de mes membres. J'ai l'impression que chaque fois qu'il me touche, tout mes problèmes partent en fumée. Il n'y a plus que lui qui compte à mes yeux.
On venait de sortir de la douche quand quelqu'un sonna à la porte. Il enfila un pantalon et sortit une serviette à la main en s'essuyant la tête. Je m'habillai rapidement et rejoignis les voix qui provenaient du salon.
- Fabien ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Il s'avança vers moi et me prit dans ses bras.
- Je passais pour… Attend, tu sors de la douche toi aussi ? Vous étiez… Oh mon dieu, lâcha-t-il avant d'aller s'assoir au bar.
Flo lui servit une bière et il but deux bonnes gorgées.
- Il faut que je me sorte ces images de ma tête. Tout de suite, continua-t-il.
- Tu manges avec nous ? On a pas encore manger, lui dis Flo en souriant.
- Vous étiez trop occupés pour penser à manger… Oh putain ! Faut que j'arrête, j'ai dis ! s'exclama Fabien.
Flo était maintenant mort de rire et moi j'étais morte de honte. Mon frère m'osait même plus me regarder, et moi non plus d'ailleurs.
- Oh merde ! me souvins-je d'un seul coup. J'ai complètement oublié de faire à manger ! J'étais tellement à fond dans mes cours que je n'y ai même pas pensé…
- C'est pas grave, tu es totalement pardonnée, me dit Flo en riant.
- Sérieusement Flo, ferme-là avec tes… tes allusions, marmonna Fabien.
Une expression de dégoût s'afficha sur le visage de mon frère, ce qui ne fit qu'accentuer le rire de Flo.
- Je vais faire des pâtes, se reprit-il. Ça vous va ?
- Oui oui c'est bon, lui répondis-je.
- Ouais ça va, confirma Fabien.
Je me suis assise au bar en face de Fabien et aucun de nous deux ne parla.
- Vous allez continuer comme ça toute la soirée ? sourit Flo.
- Tu es venus pour quoi sinon ? demandai-je à mon frère en ignorant la question de mon copain.
- Ah oui c'est vrai.
Il fouilla dans son sac et en sortit deux boites de taille moyenne qu'il posa sur le bar.
- Tiens. C'est tes piqûres et tes médicaments pour le mois. Une infirmière est passée tout à l'heure.
- Ah d'accord. Merci.
Je pris les boites et les posa sur le plan de travail derrière moi.
- T'aurais dû me le dire je serais passé les chercher, dit Flo en s'asseyant à côté de moi.
- Je savais pas à quelle heure tu finissais ton travail. Et puis comme ça je peux voir ma petite sœur.
- T'en fais pas, je m'occupe très bien d'elle Fabien ! rit Flo.
- Je ne t'ai pas encore frappé mais je crois que ça ne va pas tarder… déclara Fabien.
- C'est bon j'arrête, promis !
- J'espère.
Flo se leva, toujours en souriant. Il avait raison de ne pas prendre la menace de mon frère au sérieux. Je sais qu'il ne lui fera pas de mal. Il me l'avait promis plus d'une fois.
Flo versa le paquet de pâtes dans la casserole d'eau bouillante et la posa sur le bar une fois prêt. On mangea tout en discutant tranquillement. Je suis contente que les deux hommes les plus importants de ma vie soient amis. Ça avait tellement mal démarré mais tout s'est parfaitement bien finit.
Enfin, tout serait parfait s'il n'y avait pas ses enveloppes… J'en ai reçu deux et je pense que ce n'est pas encore terminé. J'ai peur de la tournure que pourraient prendre les évènements. Je n'ai encore rien dis à Flo à propos de ça, et je ne compte pas le faire. D'ailleurs, personne n'est au courant à part moi, et ça restera ainsi.
- Au faite Jessie. Papa nous invite chez lui en Angleterre pour les vacances à la fin du mois.
- C'est une blague ?
- J'aimerais bien.
Je déglutis difficilement pour me remettre de ma surprise. Mon père ne nous a jamais invité chez lui, alors pourquoi maintenant ? Je me demande bien ce qu'il lui prend…
- Et tu n'y vas pas je suppose ? demandai-je à Fabien.
- Bien sûr que non.