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- Tu peux toujours dormir par terre tu sais.
- C'est hors de question, Bébé !
J'ai pris son visage entre mes mains pour l'embrasser rapidement.
J'ôtai mon tee-shirt et mon jean et je l'ai rejoint sur le lit. On a regardé un peu la télé, couchés dans son lit. On était vraiment très serré quand même. Je pouvais à peine bouger, au risque de me retrouver le cul par terre.
Elle était sur le dos et je me suis mis sur le côté, mon bras posé sur elle.
À la fin du film, elle a éteint la télé et la lumière et je me suis recollé à elle après avoir rabattu la couette sur nous. On a discuté tranquillement d'un peu de tout pendant quelque temps.
Au bout d'un moment, comme j'étais aussi fatigué qu'elle, je lui ai souhaité une bonne nuit et l'ai embrassée. Elle m'a rapproché un peu plus près d'elle en passant sa main sur ma nuque et ma main s'est crispée sur sa taille. Je voulais la toucher, sentir sa peau sous mes doigts à la place du tee-shirt qu'elle portait. Aussi, j'ai glissé ma main sous son tee-shirt – qui était en fait le mien – pour caresser son ventre nu, tout en continuant de l'embrasser.
Ce geste pourrait paraître anodin pour n'importe qui, mais je la sentais tendue. Comme si ça lui demandait un effort surhumain de ne pas dégager main. Toutefois, elle ne l'a pas fait. Soit parce qu'elle n'en avait pas envie, soit parce qu'elle savait que mon geste n'irait pas plus loin qu'une simple caresse sur cette partie de son corps.
J'ai mis fin à ce baiser et me suis rallongé sur le lit pour m'endormir contre elle, avec l'odeur de son parfum qui emplissait mon esprit.
Je m'attendais à finir par terre dans la nuit mais même pas. Quand je me suis réveillé, la lumière du jour filtrait à travers les volets, et j'étais toujours dans le lit. Seul. Comme d'habitude… Ce serait bien que je me réveille avec elle de temps en temps.
J'enfilai un pantalon de survêtement et je suis sortis de la chambre. En passant devant le salon, j'ai salué la mère de Jess qui regardait la télé. On a parlé quelques minutes et elle m'a demandé si j'avais bien dormis, malgré le petit lit. Je lui ai donc répondis que oui et lui ai demandé où était Jess. Je me suis dirigé vers la cuisine, après qu'elle me l'ai dit.
- Comment ça se fait que tu sois déjà levé ? me demanda ma copine, avec un sourire en coin.
Elle était assise à la table, une tasse de café fumant devant elle, et un livre à la main.
- J'étais tout seul dans un petit lit donc j'avais très froid, étant donné que ma petite amie s'est échappée, comme à son habitude, lui dis-je en souriant.
Je me suis penché pour l'embrasser tendrement, avant de m'asseoir sur une chaise à côté d'elle.
- Je ne te crois pas. Elle n'est pas comme ça, a-t-elle répondu ironiquement.
- Ah ouais ? Ça se voit que tu ne la connais pas, rigolai-je.
Elle rit à son tour et me montra l'heure sur son téléphone.
- Neuf heure ? Mais il est trop tôt !
- C'est pour ça que je suis étonnée de te voir debout à cette heure.
- C'est de ta faute ça… râlai-je avant de m'écrouler sur la table.
Elle me servit un café, soit disant pour se faire pardonner, que je bus rapidement.
- Tu ne voudrais pas rester avec moi un matin pour que je me réveille à tes côtés ?
Ma supplication sonnait comme une requête. Et ça l'était un peu finalement.
- J'aime bien t'admirer dormir mais au bout de deux heures je commence un peu à m'ennuyer tu vois, rit-elle.
- Moi je pourrais te regarder pendant des heures sans jamais m'ennuyer, lui avouai-je en souriant.
- J'en doute !
Je me recouchai sur la table mais relevaient la tête presque immédiatement.
- Alors comme ça tu me mates pendant que je dors ?
Je lui fis un grand sourire pour appuyer ce que je venais de dire ce qui la fit rougir instantanément. Je ne m'en laisserai jamais de l'embêter comme ça, elle était tellement belle quand elle était gênée.
- Comme si tu ne le faisais pas…
- Comment veux-tu que je le fasse si tu ne dors que quand moi aussi je dors ?
- Et bien… Tu n'as qu'à te réveiller avant moi ! rétorqua-t-elle en nous servant à nouveau un café.
Elle sortit du placard des gâteaux pour que je puisse grignoter vu qu'elle ne mangeait pas le matin.
- Je vais mettre mon réveil alors, ris-je.
- Tu es con ou quoi ? Si tu mets ton réveil je vais me réveiller aussi, et même avant toi.
- Ah oui merde.
On a continué de se chamailler quelques instants quand sa sœur nous a rejoint pour prendre son petit déjeuner. Mais ils se levaient tous en même temps que le soleil ou quoi ?
Du coup, j'ai mangé avec Kelly pendant que Jess prenait sa douche, et j'ai discuté avec elle. Bon, la discussion n'était pas très poussée mais je l'aimais bien cette petite. Elle m'a parlé de son école, de ses copines, de ses poupées barbies, et de beaucoup d'autres choses. C'était dingue le nombre de mots qu'elle pouvait sortir à la seconde. Sur ce point, c'était tout le contraire de sa sœur ! J'étais obligé de la harceler pour qu'elle me sorte trois mots, alors que Kelly faisait la conversation toute seule. C'était plutôt drôle.
- Kelly, arrête de l'embêter, souffla Jess en entrant dans la pièce.
Elle s'est postée à côté de moi donc je l'ai tirée par la taille pour l'asseoir sur mes genoux, et l'ai entourée de mes bras avant de lui faire un bisou dans le cou, ce qui l'a fit tressaillir. J'adorais les petits frissons qui apparaissaient sur sa peau quand je l'effleurais.
Elle semblait un peu réticente sur mes genoux, mais je ne la laissai pas s'échapper. Ce n'était pas sa petite sœur qui m'empêcherait de la prendre dans mes bras.
- Elle ne m'embête pas, ne t'en fais pas, déclarai-je pour défendre sa sœur.
- On fait quoi aujourd'hui ? demanda Kelly, en débarrassant la table.
- Comment ça '' on '' ? s'indigna Jess.
- Aller ! Je veux rester avec toi. Maman elle va encore chez tante Sylvie et je veux pas y aller.
Kelly était en train de bouder, les bras croisés sur la poitrine. Elle me faisait de la peine… Et me faisait aussi penser à Jess avec cette mine boudeuse.
- Ça vous dit d'aller faire de l'escalade aujourd'hui ? demandai-je. Je connais une salle pas mal pas très loin et j…
- OUAIS ! cria Kelly en me coupant la parole. Je vais demander à maman !
Sa réaction m'a fait rire. Jess, quant à elle, s'est levé et m'a jeté un regard noir.
- Quoi ? ris-je. Elle allait s'ennuyer chez tante Sylvie.
- Tu aurais pu me demander avant. Tu m'énerves.
- Je sais.
Je lui souris et me levai à mon tour pour la prendre dans mes bras.
- Maman a dit oui ! Oups, désolée…
Elle était arrivée en courant dans la cuisine et s'était arrêtée net en nous voyant enlacés. Jess s'est donc écartée brusquement de moi. Kelly était maintenant gênée, tout comme Jess. Ce qui me fit rire, une fois de plus.
- Elle a dit oui, reprit-elle plus calmement. S'il te plaît Jess ! Dit oui ! Je serai gentille, promis.
- Elle sera gentille, elle l'a promis, répétai-je.
- Dit donc, tu es de quel côté toi ? me dit Jess, faussement énervée.
Kelly et moi la regardions, un large sourire dessiné sur nos visages. J'avais vraiment l'impression d'avoir huit ans en ce moment.
- Ok, c'est bon, c'est d'accord, soupira Jess.
- Génial ! applaudit la petite. Je vais m'habiller !
- Kelly ! cria Jess.
Elle était déjà partie en courant dans le couloir, et est revenue sur ses pas.
- Oui ?
- Tu vas te calmer, oui ? On y va après manger, donc on a le temps, il n'est que dix heure et quart.
- Bon d'accord…
Elle ressortit de la pièce en trainant des pieds et Jess me regardait maintenant d'un air de dire « Toi, tu vas me le payer « . Je lui fis mon plus beau sourire triomphant, l'embrassai rapidement, et sortis à mon tour.
Après manger, vers quatorze heure, on est descendu à la voiture pour partir à l'escalade. Sur le chemin, Jess boudait toujours à cause de mon soutien envers sa sœur.