Chapter 17
1679mots
2022-10-06 21:19
17
- Parle autrement Mylène.
Flo paraissait gêné de lui dire cela, mais je le remerciai intérieurement. Il s'adossa au canapé et je restais plantée sur le bout de celui-ci, prête à partir en courant à n'importe quel moment.

- Oh pardon monsieur ! rigola amèrement Mylène.
- On ne t'a jamais vu dans le coin. Tu travailles par ici ? demanda Pat.
- Non, je ne travaille pas, répondis-je immédiatement.
- Tu fais des études ?
- Oui. Je suis encore au lycée, avouai-je.
Mylène explosa de rire et les gars me regardèrent tous, les yeux écarquillés de surprise. Sauf Thibault qui avait l'air au courant. J'avais l'impression d'assister à un interrogatoire. Flo passa sa main dans mon dos pour me rassurer et je ne laissais transparaitre ni ma gêne d'être ici, ni ma colère d'entendre quelqu'un se foutre de ma gueule, ni même mon angoisse à l'idée de passer les prochaines heures avec eux.

- Tu te tapes des lycéennes maintenant ! Tu es tombé bien bas chéri ! s'exclama-t-elle en riant.
- Ferme ta gueule Mylène, ordonna Flo calmement mais je sentais qu'il était énervé.
Au même moment, quelqu'un sonna à la porte. Flo voulut se lever mais je fus plus rapide et il me laissa faire. Quelques secondes de répit ne me feront pas de mal. Elle était insupportable. J'ai pris l'habitude depuis quelques années de ne pas répondre aux critiques et de les ignorer. Mais je crois que je ne vais pas tenir longtemps avec elle.
Je pris l'argent qui était sur bar et paya le livreur. Je déposai les pizzas sur la table en continuant d'ignorer la conversation qui portait sur ma personne et partit à la cuisine pour prendre du jus de fruit.

- Tu devrai riposter tu sais, me dit Thibault en prenant des bières à côté de moi.
- Ça lui ferait trop plaisir, lui dis-je en rigolant doucement.
- A nous aussi. Personne n'arrive à la faire taire alors ça ferait du bien de temps en temps.
- Si tu le dis.
Je retournai m'asseoir à côté de Flo et Thibault me suivit. Il me regardait mais j'évitais son regard.
- Et en plus elle boit du jus de fruit ! Dis-moi, tu as quel âge ? Quinze ans ? rit Mylène.
- Dix-sept.
Je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de lui répondre.
- C'est trop mignon, elle est encore mineure ! Ta maman sait que tu es là ?
- Sérieusement Mylène ! Si t'es venue pour faire chier le monde, casse toi ! s'énerva Flo.
Il posa sa main sur ma cuisse et je sentais qu'il n'allait pas tarder à exploser.
- C'est pas faux, tu commences à soûler là, continua JB avant d'enfourner une part de pizza.
- Je n'y peux rien ! Elle est trop coincée et ça me fait rire. Si elle est aussi coincée dans ton lit que ici, tu dois bien te faire chier.
Flo ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais s'arrêta quand il m'entendit émettre un petit rire sarcastique et me regarda étonné. Je ne voulais pas entrer dans son jeu mais là, c'était trop. Je relevai la tête en souriant.
- Écoute moi bien. Ce n'est pas de ma faute si Flo ne veut plus de toi. Tu es juste frustrée qu'il ne soit plus avec toi donc tu fais tout pour me foutre dehors. Je peux te comprendre tu sais. Tu as l'air d'avoir l'habitude d'obtenir tout ce que tu veux alors du coup tu décides de faire ton petit caprice pour arriver à tes fins. Tu vois, finalement ce n'est pas moi la gamine de quinze ans ici.
Je la regardais droit dans les yeux en lui parlant et j'étais calme. Je n'ai pas haussé le ton. Je sais que ça énerve encore plus les gens de se prendre la tête avec quelqu'un de calme. Je pris une part de pizza et croquai dedans. Je n'avais pas faim, c'était juste pour occuper mes mains et me donner une contenance. Les gars étaient morts de rire et Flo me regardait étonné mais avec un sourire aux lèvres. Mylène elle, était choquée que je lui ai répondu et semblait un peu en colère. Elle se leva d'un bond, ce qui fit tomber son tabouret, et me hurla dessus. Je levai la tête pour la regarder, en mangeant ma pizza.
- Tu te crois où là ? T'as cru que tu pouvais me parler comme ça comme tu veux ? Tu ne fais pas partit de notre groupe petite conne, et t'en feras jamais partit ! S'il est avec toi c'est juste parce qu'il doit prendre son pied avec toi ! Il te lâchera quand il en aura marre, comme il fait avec toutes les autres, bouffonne !
- C'est donc comme ça que ça s'est passé pour toi ? Il t'a lâchée comme il l'a fait avec toutes les autres ? lui répondis-je avant de prendre une nouvelle bouchée de pizza.
Ça m'amusait finalement et je luttais pour me pas lui sourire franchement. Tout comme les gars qui se mirent à rire de plus belle. Alors qu'elle, elle devenait de plus en plus rouge de colère. Je crois que je n'aurais pas dû, parce que je vais sûrement prendre cher.
- Mais ferme ta gueule putain ! hurla-t-elle.
Ah non. Finalement, elle n'a pas tant de vocabulaire que ça.
- Bon, ce n'est pas que je ne t'aime pas mais j'aimerais bien manger tranquillement. Alors retourne chez toi et attends sagement dans ton lit que quelqu'un vienne s'occuper de toi. D'accord ?
- Tu… Tu vas le regretter, crois moi ! cracha-t-elle. Je vais te faire vivre un enfer !
C'était vraiment trop cliché comme phrase. Elle sortit en claquant la porte dans un mouvement théâtral, ce qui acheva définitivement les trois gars. Flo, lui se retenait de rire et me regardait en souriant. Il m'embrassa sur la joue en riant doucement.
- Je t'adore Jessica ! s'exclama Thibault en reprenant son souffle.
C'est des fous ces gars.
- Ouais moi aussi ! affirmèrent Pat et JB en même temps.
- Finalement, je voudrais bien qu'elle revienne pour qu'on continu à se marrer, ajouta Pat.
Il continuèrent de rire et de parler de la petite discussion que je venais d'avoir avec Mylène pendant en moment, en mangeant leur pizza et en buvant de la bière. Je les observais et les écoutais en silence. Finalement, ils étaient plutôt sympa.
Le reste de la soirée était assez calme. Les gars me posaient quelques questions sur Flo et moi, ou seulement sur moi. Ce n'était pas trop des questions personnelles donc j'y répondais. Je parlais un peu musique avec JB. Il avait les mêmes goûts que moi. Quand Flo leur a dit que je n'avais jamais touché une Xbox de ma vie avant la semaine dernière, ils se sont tous moqués de moi, mais je m'en fichais et j'ai rigolé avec eux. Je savais que c'était amical. Amical ? Est-ce que ce sont mes amis aussi maintenant ? Non. Ce sont ceux de Flo. Ils ne parlent avec moi que par respect envers Flo je pense. Mais je me sentais bien en étant entourée pour la première fois depuis longtemps. Quand j'étais seule avec Flo, ce n'était pas la même chose.
- Sinon, ça vous dit qu'on aille à la soirée ? demanda JB. Il n'est que onze heure et demi.
- Non, je n'ai pas envie de bouger. Mais allez-y vous, répondis Flo.
- Ouais on va y aller parce que j'ai l'impression qu'on vous a un peu dérangé, rigola Thibault.
- Un peu ouais. Aller, dégagez maintenant ! ordonna Flo en riant à son tour.
Ils dirent au revoir à Flo, me firent la bise et sortirent. Tout compte fait, ça s'était bien passé. Mis à part, Mylène mais bon, c'était tout de même une bonne soirée.
J'empilais les boites de pizza et en me retournant je manquai de tout faire tomber puisque je me suis cognée contre Flo. Il rigola et me prit les cartons des mains pour les reposer sur la table basse. Il me prit par la taille et m'attira près de lui.
- On s'occupera de ça demain, me chuchota-t-il avant de m'embrasser.
Je mis mes mains autour de son cou et répondis à son baiser. Je commence vraiment à être de moins en moins timide quand je suis avec lui et ça me fait peur. Mais je n'ai pas envie d'y penser pour l'instant alors j'ai mis cette peur dans un petit coin de ma tête et je l'ai oublié un instant. Il interrompit notre baiser après quelques minutes et colla son front au mien.
- Merci pour ce soir.
- Pourquoi tu me remercies ? lui demandai-je en laissant tomber mes bras le long de mon corps.
- Parce que j'étais stressé à l'idée qu'ils viennent mais finalement ça s'est bien passé et c'est grâce à toi. Et je suis content parce que je pense qu'ils t'aiment bien. Ça me rassure.
- Ils sont sympa.
- Même Mylène ? rit-il.
- Ne me parle pas d'elle pour l'instant, rigolai-je à mon tour.
Je me séparai de Flo pour me servir à boire et m'installai sur le canapé près de lui.
- J'étais vraiment étonné que tu lui répondes comme ça. Mais ça m'a bien plu.
- Et bien pas moi figure toi. Elle m'a énervée, soupirai-je.
- Ah bon ? On n'aurait pas dit. Tu étais extrêmement calme.
- C'était fait exprès.
- Je me doute.
On a discuté encore pendant presque une heure et on est allé se coucher. Je me suis endormie dans ses bras et j'étais bien.
J'ouvris les yeux et regardai autour de moi. Flo n'était plus vers moi et j'étais sur un sol froid en pierre, dans une toute petite pièce. Il n'y avait qu'un matelas juste à côté de moi. Les murs étaient gris et il n'y avait pas de fenêtre. Juste une porte en bois sale. Avec un verrou. Je fouillais ma