POV d'Ezra
C'était dans des moments comme celui-ci que j'avais envie de me donner un bon coup de pied aux fesses. Mon esprit était en ébullition de confusion, toutes mes pensées concentrées sur Bonnie.
En visualisant son visage dans ma tête, mon cœur s'emballait d'excitation à l'idée d'elle. Bien sûr, je savais qu'elle n'était pas Delilah, mais elle pouvait l'être. Dans un autre monde, je me demandais si je pourrais accepter Bonnie comme mon amour perdu, ou si c'était juste trop tiré par les cheveux en matière de relations.

J'étais un idiot de l'avoir invitée à revenir ici, qu'est-ce qui m'avait pris? J'aurais dû simplement lui donner assez d'argent pour qu'elle se paye une chambre d'hôtel pendant quelques semaines le temps de se remettre en selle. Mais non, l'imbécile d'Ezra Roger devait l'inviter à rentrer dans la maison familiale.
Je n'avais pas manqué de voir comment Elizabeth avait regardé Bonnie. J'avais vu la déception sur son visage se transformer en peur. Je comprenais d'où venait Elizabeth, je devais lui parler dès que possible, lui expliquer qu'elle était la seule fille pour moi. Mon Elizabeth.
Mais à cet instant, j'avais besoin d'une oreille sensée pour m'écouter, et peut-être me donner des conseils, alors je suis allé directement à la bibliothèque. Owen saura quoi faire, il le sait toujours.
"Es-tu libre?" J'ai demandé timidement, en tapotant sur la porte ouverte. Je l'ai ouverte un peu plus en entrant dans la bibliothèque. Cette pièce n'a jamais changé, elle a toujours eu cette vieille odeur de moisi, mais d'une certaine façon, elle était rassurante.
"Bien sûr," a répondu Owen en remontant ses lunettes sur son nez, en fermant le livre qu'il semblait étudier intensivement "Qu'est-ce qui ne va pas, Théodore?"
J'ai horreur quand Owen utilise mon nom complet, il sait que seule notre mère a la permission de l'utiliser de cette façon, après tout c'est elle qui m'a donné ce nom en premier lieu.

Je me suis vautré sur le canapé "J'ai merdé, n'est-ce pas?" J'ai demandé, attendant la réponse honnête d'Owen.
"Eh bien, oui cher frère," Owen s'est raclé la gorge en se perchant sur la table basse face au canapé "Mais nous pouvons apprendre de nos erreurs et les corriger," il s'est arrêté "Je suppose que tu fais référence à Bonnie et Elizabeth?"
"Tu l'as remarqué aussi?" J'ai demandé avec un doux rire.
"Je ne pense pas que notre couteau à steak le plus affûté pourrait trancher cette tension," Owen a répondu avec un doux sourire "Qu'est-ce que tu vas faire à propos de ça? Il est compréhensible qu'Elizabeth soit mélancolique à ce propos, mets-toi à sa place,"

J'ai acquiescé, Owen avait tout à fait raison. C'était déjà assez mauvais que j'ai amené une inconnue à la maison, je ne savais pas vraiment qui était cette femme. Elle n'était pas ma Delilah.
"Delilah," J'ai prononcé son nom à voix haute et mon esprit s'est rempli d'images délicieuses de la femme que j'ai aimée de tout mon cœur "J'ai peur que mon esprit me joue des tours Owen," J'ai expiré régulièrement "Chaque fois que je suis près de Bonnie, j'ai juste, ces envies,"
"Quel genre d'envies?" demanda Owen, et je regardai son sourire se transformer en une légère grimace. Il était déçu, mais attendait mes prochains mots.
"Quand je regarde Bonnie, tous ces sentiments romantiques et sexuels pour Delilah me reviennent, comme ceux du passé", j'ai fait une pause, même m'entendre parler de cette façon était embarrassant. Qu'est-ce que je faisais?
"J'ai juste envie de la saisir, de l'embrasser et de la prendre là où elle se tient," j'ai continué, crachant maintenant mes mots avec dégoût "J'essaie de lutter contre ces envies Owen, mais j'ai peur que ma volonté ne soit pas assez forte, et je vais céder," des larmes ont commencé à remplir mes yeux "Je ne veux pas faire ça à Elizabeth,"
Owen s'est raclé la gorge et a changé de position là où il était assis "La façon dont je vois les choses Ezra, c'est que tu as besoin de te reprendre," ses paroles étaient fermes alors qu'il s'adressait à moi.
J'ai cligné des yeux, choqué par les choses que Owen disait, généralement si calme et posé, il était soudainement devenu contrarié et agacé par ma confession. Mais je suis resté silencieux, laissant Owen continuer.
"Elizabeth est ta compagne, elle est notre compagne," a dit Owen, il se pencha en avant alors que ses yeux me lançaient un regard furieux "Tu as besoin de sortir ta tête des nuages et d'oublier Bonnie. Elle n'est pas Delilah, juste parce qu'elle lui ressemble," il souffla de colère "Si une femme arrivait qui ressemblait à Elizabeth, voudrais-tu aussi coucher avec elle ?"
"Non," j'ai répondu alors que ma voix se craquelait. J'avais l'impression d'être un enfant grondé par un parent. Je me sentais petit, comme si j'avais rapetissé à côté d'Owen. Le commandement qu'il tenait en ce moment était tellement inhabituel, mais je pense que j'avais besoin de ses paroles fortes.
"Exactement, tu ne le ferais pas. Parce qu'Elizabeth est unique en son genre et spéciale pour nous," Owen s'est arrêté, mâchant sa lèvre alors qu'il choisissait ses prochains mots "Alors sors-toi les doigts du cul et fais quelque chose à propos de Bonnie, ou je le ferai. Je ne vais pas rester là et regarder Elizabeth souffrir parce que tu ne peux pas contrôler ta libido autour de Bonnie,"
"Owen…" j'ai prononcé son nom doucement.
"Tu sais que je suis un homme patient Ezra," Owen a continué son discours "Mais je ne laisserai pas Elizabeth inquiète et bouleversée autour de toi, tu dois régler cela maintenant,"
"Owen…" j'ai dit encore, plus fort cette fois.
"Et une autre chose," Owen a choisi de m'ignorer à nouveau "Nous ne connaissons pas cette femme, tu l'as rencontrée pendant trois secondes. Bien sûr, elle a sauvé la vie de Gianna, mais comment pouvons-nous lui faire confiance? Elle a travaillé avec James, et si elle l'espionnait pour lui,"
"Owen!" J'ai presque crié son nom cette fois.
"Quoi?" Owen a demandé à travers sa mâchoire serrée, je pouvais sentir la colère monter en lui maintenant.
"Merci," j'ai souri, me levant "Tu as vraiment aidé, maintenant je sais ce que je dois faire,"
En quittant la bibliothèque, j'ai décidé d'aller directement à la chambre de Bonnie. Je lui parlerais et lui annoncerais doucement qu'elle devrait trouver un autre endroit où loger. Lui donner une bonne somme d'argent pour se loger et se nourrir, juste le temps qu'elle se retrouve pour se débrouiller seule. C'était la moindre des choses que je pouvais faire.
J'ai avalé alors que je marchais jusqu'au bout du couloir où se trouvait sa chambre, repassant dans ma tête ce que je dirais. Je ne pouvais pas être faible maintenant, je devais rester ferme sur ma décision et demander à Bonnie de quitter ma maison.