48
- C'était comme d'habitude. Il n'a pas arrêté de se plaindre que c'était loin. En même temps, à quatre ans, il n'a pas que ça à faire. Tu devrais déménager vers chez nous Flo, me proposa Max.
- Pas que ça à faire, lui répondis-je en riant. T'as qu'à venir toi.
Je refusais catégoriquement de m'éloigner de Jess. Il était hors de question de je me retrouve à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle. Déjà que les quelques minutes de trajet entre nos deux appartements étaient de trop, je n'osais même pas imaginer ce que ça me ferait de transformer ces minutes en heures !
On a continué de parler tout en mangeant et Gaby nous a félicité du repas, même si c'était quelque chose de simple. Mon frère s'est foutu de ma gueule en disant que c'était Jess qui avait tout fait, puisque j'étais trop con pour savoir comment allumer un four. On s'est tous mit à rire même si c'était moi qui avait fait la plupart du repas. Ce n'était pas très important, et puis ça me faisait du bien de les revoir, avec Jess à mes côtés.
- Au fait, c'est toujours bon pour le mariage ? me demanda Gaby.
- Le mariage ? répétai-je en fronçant les sourcils. Quel mar… Ah oui ! Votre mariage ! J'avais complètement oublié.
- Pourquoi ça ne m'étonne pas ? me dit Max en riant.
- Oh ta gueule. Oui c'est toujours bon, on viendra, répondis-je à Gaby. Attends, tu es là Jess le quatorze janvier ? C'est un samedi.
Elle nous regarda, l'air étonné et demanda à mon frère.
- Parce que je suis invitée ?
- Putain Flo tu ne lui en as même pas parlé ? Bien sûr que t'es invitée Jess. Flo est mon témoin et t'es avec lui. T'es de la famille maintenant.
- J'avais oublié, ok ?
Il ne répondit pas et c'est Jess qui prit la parole.
- C'est que… Je ne sais pas. C'est dans pas longtemps, et je n'avais pas prévu que…
- On n'a jamais rien d'important de prévu de toute façon le week-end, lui rappelai-je.
- Oui mais je ne connais personne, se défendit Jess.
- Aller Bébé. Tu me connais moi, ça suffit non ? Ah oui, il y a Pauline et Thibault aussi qui viennent.
- Oui Bébé, s'il te plaît, répéta Max, d'une voix mielleuse en regardant Jess, ce qui la fit rire.
- Bon d'accord. C'est bon.
- Cool ! m'exclamai-je. Et Max, arrête de te foutre de moi.
Ils se sont tous mit à rire, sauf moi. Je n'aurais pas dû appeler Jess comme ça devant mon frère mais c'est devenu un réflexe ces derniers temps.
Ça m'énervait de les entendre tout les trois se foutre de ma gueule mais je n'allais pas me mettre en colère aujourd'hui, juste pour ça. Et puis Jess a dit qu'elle viendrait. J'allais enfin pouvoir la voir en robe ! Enfin, si elle acceptait d'abandonner ses éternels pantalons pour une journée. Ce qui n'allait probablement pas être simple…
Morgan s'était endormis sur le canapé quand on eu finit de manger. J'ai installé un matelas dans la chambre de mon frère ainsi que des couvertures pour qu'il puisse dormir.
On s'est posé sur le canapé devant la télé, tout en rigolant et s'amusant. Jess avait l'air détendue, ce qui me rendait moins stressé moi aussi. J'en ai profité pour dire que demain soir on ne faisait pas le réveillon ici mais chez Jess. Max n'avait pas l'air très enchanté mais a été obligé de s'y résoudre. Il n'avait pas le choix s'il voulait qu'on passe Noël ensemble. J'avais d'ailleurs l'impression que ça n'enchantait personne. Sauf peut-être la mère de Jess… Et encore ! Son ex serait présent…
Vers vingt-trois heure, Max et Gaby sont partis se coucher. Monsieur se faisait vieux. Il m'avait d'ailleurs frappé quand je le lui avais fais part de mes pensées. Jess et moi sommes aussi allés dans la chambre pour que la télé ne les dérange pas.
- J'aime bien ta famille. Ils sont sympas, me dit Jess en fermant la porte de la chambre.
Elle s'est assise sur le lit avec son démaquillant et un miroir et je commençai à me déshabiller.
- Ouais je sais. Ça m'a fait plaisir d'avoir passé une soirée comme ça tout les quatre.
- Tout les cinq tu veux dire, rit-elle.
- Ouais, mais Morgan a abandonné très tôt alors il compte pas, ris-je à mon tour.
- Ne te moque pas ! Il est mignon ton neuveu, le defendit-elle.
Je me suis assis à côté d'elle et lui embrassa la joue.
- Plus mignon que moi ?
- Tu n'es pas mignon toi, me sourit-elle en se levant pour prendre un tee-shirt dans mon placard.
Je l'ai rejoint. Elle me tournait le dos et je l'ai prise dans mes bras avant de l'embrasser dans le cou.
- Ah ouais ? Je ne suis pas mignon moi ?
- Tu n'as rien de mignon Flo.
Elle se retourna pour me faire face et mit ses mains sur ma nuque.
- Je n'ai rien de mignon ? fis-je en levant un sourcil en signe d'interrogation, un sourire en coin.
- Absolument.
Elle m'embrassa rapidement et sortis précipitamment de la chambre, un tee-shirt à la main. Je me suis écroulé sur le lit en soupirant et en riant. J'avais beau l'avoir vu nue plusieurs fois, elle n'était toujours pas décidée à se changer devant moi.
Deux minutes plus tard, elle était de retour, vêtue seulement de mon haut. Je me suis assis et l'ai prise par la taille pour l'attirer vers moi.
- Pourquoi tu mets ça alors que tu sais très bien que je vais te l'enlever, lui dis-je en désignant le tee-shirt qu'elle portait.
- Parce que tu ne l'enlèveras pas. Il y a ton frère à côté, me répondit-elle en se dégageant avec un sourire.
Je me suis levé pour la suivre. Je l'ai portée et l'ai amenée jusqu'au lit. Elle ne s'est pas débattue, alors qu'elle le pouvait très bien.
- Et alors ? lui demandais-je en me mettant sur elle pour lui maintenir les deux mains au-dessus de sa tête.
Je l'ai embrassé dans le cou, ce qui lui fit poussé un petit soupir.
- Non Flo…
Je ne l'ai pas écoutée et j'ai continué de l'embrasser, promenant ma langue contre sa peau. Sachant très bien qu'elle ne me repousserait pas malgré ses paroles, j'ai relâché ses mains pour pouvoir soulever son tee-shirt et découvrir son ventre. Chez Jess, cette partie de son corps était extrêmement sensible. C'était aussi l'endroit ou je préférais l'embrasser. Après ses lèvres bien sûr.
- S'il te plaît Flo…
J'ai continué de l'embrasser, remontant son tee-shirt un peu plus haut pour dévoiler sa poitrine.
- Ils dorment… ai-je articulé entre deux baisers.
- Oui mais…
Je l'ai coupé en embrassant ses lèvres délicieuses. Elle paraissait plutôt réticente. Ses mains étaient timidement posées sur mon torse. Toutefois, elle s'est totalement abandonnée à moi et a approfondi notre baiser quand ma main après ces quelques secondes d'hésitation. Un nouveau gémissement s'est fait entendre quand ma main a trouvé sa poitrine. Elle a agrippé mon dos et j'ai sentis ses ongles glisser doucement sur ma peau. Ses mains sont passées sous mon caleçon et je m'en suis rapidement débarrassé, avant de faire de même avec ses vêtements à elle. Je me suis remis sur elle en me rapprochant encore plus près d'elle pour que chaque partie de son corps soit en contact avec chaque partie du mien. Elle a tendue la main à côté d'elle pour ouvrir le tiroir de ma table de nuit, les miennes étant beaucoup trop occupées. Elle m'a tendu un emballage en plastique et je m'en suis emparé immédiatement. Elle m'a poussée sur le côté et s'est positionnée sur moi, ce qui m'a un peu étonné qu'elle fasse preuve d'autant d'audace, pour une fois, mais ça me plaisait. Énormément. Je me suis assis en la tenant par les hanches.
- Je croyais que tu n'avais pas envie… soufflai-je en souriant contre ses lèvres, avant de les mordiller.
- Je n'ai jamais dis ça… murmura-t-elle en balançant sa tête en arrière pour que je l'embrasse dans le cou.
Ses mains étant fermement agrippées à mes cheveux, je l'ai positionnée correctement sur moi afin de la sentir pleinement contre moi. Chaque minute contre elle n'était qu'un moment de plaisir et de douceur et je savourais chaque seconde de chaque instant passé avec elle.
- Je t'aime tellement… lui soufflai-je à l'oreille.
J'adorais me réveiller avant elle. Si seulement ça pouvait se produire plus souvent…
Je pouvais profiter de ce moment pour la regarder dormir. Elle était sur le ventre, son visage si paisible, encerclé de ses cheveux bruns, tourné vers moi.
Je repensais à cette nuit. Une fois de plus, je lui avais dis que je l'aimais et une fois de plus, elle n'avait rien répondu. C'était seulement maintenant que je comprenais à quel point ça pouvait être frustrant de ne pas obtenir de réponse quand on déclarait ses sentiments à quelqu'un. Je l'avais fais tellement de fois, et je n'avais jamais entendu que du silence. Pas un silence plaisant, mais un de ses silence pesant, difficile à maintenir. Bon, sauf en ce qui concernait hier soir, puisque j'ai eu droit à des petits gémissements après lui avoir dit que je l'aimais. Pour cette fois-ci, elle était entièrement pardonnée. Ce souvenir me faisait sourire comme un idiot.
- Arrête de me fixer comme ça, me dit-elle d'une voix rauque et endormie.
- J'aime te regarder.
- Pas moi.
Elle tourna la tête de l'autre côté pour que je ne vois plus son visage.
- Je peux toujours admirer le reste tu sais, lui dis-je en retirant la couverture.
Pour toute réponse, j'ai eu droit à un petit cri de surprise ainsi qu'un coup de poing dans le torse, ce qui me fit grogner et rire en même temps. Elle s'habilla rapidement – même très rapidement – et sortit sans même me jeter un regard. Qu'est-ce qu'elle pouvait être susceptible ! Je commençais à le connaître par cœur son corps, ça ne servait à rien qu'elle se cache.
Je suis sortis à mon tour et j'ai croisé mon frère qui sortait de la salle de bain avec Morgan. Jess était assise au bar, un café fumant face à elle. Je me suis approchée d'elle pour l'embrasser sur la joue mais elle m'a repoussé en râlant, ce m'a encore fait rire.
- Et bien alors ? Qu'est-ce que tu lui as fais ? Vous aviez pourtant l'air de bien vous entendre cette nuit, dit Max en souriant.
Je jetai immédiatement un coup d'œil à Jess, qui, comme je le pensais, regardait sa tasse de café et était toute rouge. Elle rougit tout le temps ces derniers temps.
- Rien de spécial. Elle est juste de mauvaise humeur, ris-je.
- Je te déconseille de rire Flo, me menaça-t-elle.
- Sinon quoi ? la défiai-je en m'asseyant face à elle.
Elle leva la tête et me lança un regard noir. Elle n'avait même pas besoin de parler pour me faire taire.
- Ok j'arrête, capitulai-je.
Max explosa de rire derrière moi.